Coopérative de consommateur·trice·s : Définition, fonctionnement et avantages - CDRQ

Coopérative de consommateur·trice·s : Définition, fonctionnement et avantages

17 May7 minutes de lecture

Vous voulez réaliser un projet à portée économique et sociale ? La formule coopérative conjugue démocratie et efficacité, équité et compétitivité. En ce sens, la coopérative de consommateur·trice·s peut constituer un cadre juridique intéressant pour un réseau de clientèle voulant prendre part au processus de définition des services ou des produits qu’il désire s’offrir. 

 

Qu’est-ce qu’une coopérative de consommateur·trice·s ? 

 Par définition, une coopérative de consommation est celle qui exploite une entreprise et dont l’objet principal est de fournir des biens et des services à ses membres pour leur usage personnel. En outre, ce type de coopérative est perçue comme une solution pour revitaliser des communautés qui souhaitent se donner des services de proximité. On les retrouve notamment dans des secteurs variés tels que l’alimentation, l’habitation, les biens et les services en milieu scolaire, la câblodistribution et les services funéraires. 

 

Actuellement, il existe plus de 1500 coopératives de consommation. Véritables boucliers contre l’inflation, elles garantissent des prix compétitifs grâce à leur engagement à ne pas poursuivre le profit à tout prix. En ce sens, ces coops prospèrent particulièrement en région. Elles y assurent le maintien de services de proximité essentiels. Prenons l’exemple d’une épicerie dans un village ou d’une quincaillerie.

Voici d’autres exemples de coops de consommation à découvrir.

 

COOPSCO, portrait d’un réseau de coopératives de consommation 

Un exemple bien connu de coopérative de consommateur·trice·s est le réseau COOPSCO qui regroupe des coopératives en milieu scolaire. Elles opèrent principalement dans le domaine de la vente de fournitures scolaires, de livres, de matériel informatique et d’autres produits destinés aux étudiant·e·s. Les membres de COOPSCO sont généralement des étudiant·e·s inscrit·e·s dans les établissements d’enseignement associés à la coopérative, tels que les cégeps et les universités.  Ces coopératives offrent non seulement des produits et services à des prix compétitifs, mais elles jouent également un rôle actif dans la vie étudiante en organisant divers événements et activités. Bref, COOPSCO est un exemple de coopératives de consommation qui répond aux besoins spécifiques d’un groupe démographique tout en mettant en œuvre les principes coopératifs de participation démocratique et de bénéfices collectifs. 

 

Les coopératives d’habitation, un pilier en matière de coopérative de consommation

Par ailleurs, les coopératives d’habitation représentent un exemple intéressant de coopératives de consommation au Québec. En effet, elles jouent un rôle crucial en mettant un parc immobilier significatif à l’abri de la spéculation, ce qui revêt d’une importance dans notre contexte actuel de pénurie de logement. Depuis les années 1970, plus de 1 000 coopératives d’habitation ont été créées au Québec, principalement sous forme de coopératives locatives et à possession continue. En outre, cette structure favorise l’accessibilité à un logement de qualité tout en permettant aux membres de prendre en charge leur environnement résidentiel. 

 

 

Le fonctionnement d’une coopérative de consommateur·trice·s 

Dans ce type de coopérative, les membres sont les utilisateurs·trice·s des produits et services, s’associant pour les acquérir à moindre coût ou de meilleure qualité. Ainsi, ces personnes partagent des besoins et intérêts communs. Collectivement propriétaires de l’entreprise, elles doivent avoir accès aux services offerts par la coopérative. À noter, la loi sur les coopératives exige un minimum de cinq personnes pour constituer ce type d’entreprise collective. . 

 

De plus, la coopérative de consommation se caractérise par une participation de ses membres à trois dimensions de l’organisation : 

  • Participation économique : Les membres contribuent équitablement au capital de la coopérative. La somme exigée pour devenir membre variant selon les besoins et capacités financières individuelles. 

 

  • Participation au pouvoir : La règle “un membre, un vote” propre au modèle coopératif s’applique quel que soit le nombre de parts détenues par chaque membre ou le volume d’affaires réalisé avec la coopérative. De plus, les élections aux postes du conseil d’administration sont ouvertes à l’ensemble des membres offrant une chance égale et significative de participation . 

 

  • Participation aux résultats : Les excédents réalisés sont affectés à la réserve de la coopérative pour consolider sa situation financière ou effectuer du développement. De plus, les membres peuvent décider de répartir équitablement une partie des excédents sous forme de ristournes. 

 

Alors, qu’est-ce qui distingue véritablement les coopératives de consommation des entreprises privées qui se trouvent dans le même secteur d’activité ? Tout d’abord, c’est la valeur perçue par les propriétaires. Un propriétaire d’entreprise privée cherche généralement à maximiser le retour sur son investissement en capital. En revanche, les membres d’une coopérative de consommation contribuent au capital pour pouvoir bénéficier d’une offre de biens et de services répondant à leurs besoins à meilleur rapport qualité / prix. 

 

Les avantages de la coopérative de consommateur·trice·s 

Les coopératives de consommation offrent plusieurs avantages à leurs membres : 

  • Économies d’échelle 

Les coopératives de consommation regroupent les achats de leurs membres, ce qui leur permet de bénéficier d’économies d’échelle. En achetant en gros, elles peuvent obtenir des prix réduits sur les produits et services, ce qui se traduit par des économies pour les membres. 

  • Qualité et choix 

Ces coops donnent à leurs membres un choix et une qualité de produits/services en privilégiant toujours les besoins et préférences des membres. 

  • Participation démocratique 

Dans une coopérative de consommation, chaque membre a une voix égale dans la prise de décision. Par ailleurs, les membres participent aux assemblées générales. Ainsi, ils et elles ont le droit de voter sur les questions importantes concernant la coopérative. 

  • Distribution équitable des excédents 

Les coopératives de consommation redistribuent les excédents à leurs membres sous forme de remises, de ristournes ou d’autres avantages économiques. Cette redistribution équitable des surplus contribue à renforcer le lien entre les membres et la coopérative. 

  • Responsabilité limitée 

La responsabilité financière des membres est limitée au montant de leur investissement initial dans la coopérative. En d’autres mots, les membres ne sont pas personnellement responsables des dettes ou des obligations de la coopérative au-delà de cette somme. 

  • Impact social 

Les coopératives de consommation ont souvent un fort impact social dans leurs communautés. Elles favorisent l’économie locale, créent des emplois durables et soutiennent des pratiques commerciales éthiques. 

 

En bref

En résumé, les coopératives de consommation offrent une alternative économique et sociale. De plus, elles met l’accent sur la satisfaction des besoins des membres et la participation démocratique. Ainsi, elles ont un véritable impact positif sur la communauté. 


Psst. Ce billet s’inscrit dans une série dédiée à explorer les 5 types de coopératives. L’objectif est de vous éclairer sur les spécificités chaque modèle, qu’il s’agisse de coop de consommation ou : 

 

À mesure que vous explorez cette série, découvrez les facettes de ces organisations ainsi que leur impact positif sur les communautés. Pour en savoir plus sur les autres types de coopératives mentionnés, n’hésitez pas à consulter les billets correspondants !