Face aux défis croissants du développement économique, la mutualisation s’impose comme une solution stratégique. Cette approche collaborative, basée sur la synergie des forces et l’optimisation, est prometteuse pour le tourisme et les loisirs au Québec. À travers l’exemple de la Vallée Bras-du-Nord, une coopérative de solidarité exemplaire, voyons comment la mutualisation peut revitaliser une région.
La Vallée Bras-du-Nord illustre parfaitement la mutualisation et son potentiel. Grâce à l’engagement de la Ville de Saint-Raymond, de la MRC de Portneuf, d’entreprises locales et de citoyens, ce projet a créé une offre récréotouristique remarquable. Depuis sa création, la Vallée accueille plus de 100 000 visiteurs par an. Elle génére ainsi des retombées économiques et sociales majeures pour la communauté. Mais qu’est-ce qui a fait de ce projet une référence en développement territorial ?
La mutualisation permet à différentes parties de partager des ressources matérielles, humaines et financières dans une logique de réciprocité. Pour la Vallée Bras-du-Nord, ce sont les paysages, les infrastructures, la passion du plein air, les compétences et les ambitions qui ont été mises en commun. Le résultat ? Un territoire offrant des activités récréotouristiques diversifiées, du vélo de montagne à la randonnée, en passant par les sports hivernaux.
Selon Ludovic Wilmet, agent de développement à la MRC de Portneuf, « C’est également, un laboratoire d’expérimentation en matière d’enjeux socioéconomiques au vu de ses développements et son avant-gardisme, elle rencontre plus rapidement des problèmes que les autres employeurs étant donné son modèle unique (crise RH, saisonnalité, changements climatiques, développement technologique et gestion de projets majeurs). »
En outre, comme le soulignait le maire de Saint-Raymond, Claude Duplain lors du Congrès de la Fédération québécoise des municipalités, « Des gens passionnés qui arrivent avec des projets originaux et audacieux, comme ces jeunes à l’origine de la Vallée, ça représente une opportunité stratégique pour le milieu. Les élus et les gestionnaires municipaux et régionaux doivent faire preuve d’ouverture et leur faire confiance en le soutenant. Regardez ce qu’est devenue la Vallée Bras-du-Nord. Plus qu’un attrait touristique ; elle est un véritable levier économique pour notre région. »
Grâce à une étroite concertation avec la coopérative de la Vallée, la ville et la MRC ont utilisé divers outils pour soutenir la coopérative, accélérer son développement et résoudre des problèmes. Sur scène, la complicité entre les intervenants était évidente, marquée par l’écoute, le respect et une belle dose d’humour !
Par ailleurs, la concertation, soulignent les intervenants, est essentielle pour réussir un projet de mutualisation. En effet, ce processus continu harmonise les intérêts divergents des parties prenantes et définit une vision commune pour le territoire. Cette collaboration a permis de concilier les besoins des résidents, des visiteurs et des parties prenantes comme les forestières et les terres publiques.
La mutualisation aide à résoudre des problèmes comme la pénurie de main-d’œuvre, l’inflation ou les changements climatiques. En unissant leurs forces, les acteurs d’un territoire peuvent partager des ressources humaines (experts, employés) ou matérielles (équipements, infrastructures). Cela optimise les moyens et réduit les dépenses. De plus, en adoptant l’économie circulaire, la mutualisation prolonge la durée de vie des équipements, réduit la surconsommation, et diminue l’empreinte écologique des activités touristiques et récréatives.
Pour qu’un projet de mutualisation réussisse, plusieurs conditions sont à remplir. La première est la planification. Comme le souligne le guide de Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS), il est essentiel de bien définir les objectifs communs dès le départ et d’établir un plan stratégique qui formalise les engagements de chaque partie.
Par la suite, vient la formalisation. Doit-on créer une nouvelle entité juridique pour porter le projet ou une entente contractuelle suffit-elle ? Cette question doit être tranchée en fonction des besoins et des objectifs du projet.
Enfin, la communication joue un rôle primordial. Elle se doit être fluide et transparente, tant à l’interne qu’à l’externe. En effet, une bonne communication permet de clarifier les attentes, de reconnaître l’apport de chaque partie prenante et de renforcer la confiance entre les partenaires.
Le succès de la Vallée Bras-du-Nord inspire d’autres initiatives. Grâce à la mesure de soutien aux Missions d’apprentissage du PASTEL, deux entreprises collectives visiteront la Vallée pour acquérir de nouvelles compétences. Ce transfert de savoir-faire profitera aux régions du Bas-St-Laurent et du Saguenay.
En conclusion, la mutualisation bien menée offre des avantages indéniables. Pour les élus et les gestionnaires municipaux, elle est une voie à explorer pour dynamiser les territoires, attirer des investissements et enrichir l’offre récréotouristique. Adoptez cette approche pour rendre nos régions vivantes et attractives.