Coopérative de solidarité : Définition, fonctionnement et avantages - CDRQ

Coopérative de solidarité : Définition, fonctionnement et avantages

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Vous voulez réaliser un projet à portée économique et sociale ? La formule coopérative conjugue démocratie et efficacité, équité et compétitivité. En ce sens, la coopérative de solidarité peut constituer un cadre juridique intéressant pour un projet comportant divers types de membres voulant prendre part au processus décisionnel et devenir partenaires.

Qu’est-ce qu’une coopérative de solidarité ?

Apparue au Québec en 1997, la coopérative de solidarité est une entreprise collective qui regroupe divers types de membres : usagers, travailleurs et membres de soutien. Leur but est notamment de participer activement au processus décisionnel et de devenir partenaires.

En outre, dans une coopérative de solidarité, on retrouve les catégories de membres suivantes :

  • Membres utilisateurs : personnes ou sociétés utilisant les services de la coopérative pour obtenir des biens ou services.
  • Membres travailleurs : individus œuvrant au sein de la coopérative en tant que salariés.
  • Membres de soutien : personnes ou sociétés ayant un intérêt économique, social ou culturel dans la coopérative, mais n’utilisant pas directement ses services.

Saviez-vous que plus de 500  coopératives de solidarité sont enregistrées au Québec ? Les coopératives de solidarité sont présentes dans divers secteurs comme les services à domicile, les services professionnels, le tourisme, les loisirs, les services de garde, les arts et la culture, l’environnement et les services de proximité. Par exemple, La Chope Angus a été fondée en 2019 sous la forme d’une coopérative de solidarité. Elle opère une brasserie artisanale du même nom depuis juin 2022 dans l’écoquartier du Technopôle Angus à Montréal.

La gestion d’un territoire par une coopérative de solidarité

La gestion participative du territoire par une coopérative de solidarité constitue un outil précieux de protection territoriale et de croissance socioéconomique, particulièrement dans les régions éloignées. Deux exemples emblématiques de ce modèle sont la Vallée Bras-du-Nord et la coopérative de l’Arrière-Pays.

La Vallée Bras-du-Nord, située à Saint-Raymond-de-Portneuf, est une coopérative de solidarité qui réunit employés, producteurs de services touristiques et propriétaires terriens pour développer des infrastructures touristiques locales de manière durable et qualitative. Depuis près de deux décennies, cette coopérative pionnière de la région de la Capitale-Nationale se distingue par sa gestion participative du territoire, impliquant divers acteurs comme des entreprises touristiques, des agriculteurs et des travailleurs forestiers. De plus, la coopérative œuvre à l’insertion socioprofessionnelle en employant chaque année des jeunes en difficulté pour l’entretien de ses 100 km de sentiers. Les élèves de l’école Louis-Jobin bénéficient également des infrastructures de la coop pour leur programme en concentration plein air, illustrant ainsi l’impact positif sur la communauté locale.

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La coopérative de l’Arrière-Pays, située au Témiscamingue, adopte une vision ambitieuse dès sa première année d’opération. Elle regroupe le tourisme d’aventure, l’agriculture biologique innovante et les énergies renouvelables pour soutenir la vitalité de cette région éloignée. Les offres variées incluent des randonnées, des activités en traîneau à chien, du canot-camping, et des services de location d’équipement et d’hébergement. La coopérative met également l’accent sur la synergie entre l’humain et la nature, offrant des expériences sécuritaires, respectueuses de l’environnement et innovantes.

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Le fonctionnement d’une coopérative de solidarité

Nous avons vu que dans ce type de coopérative, les membres sont regroupés en trois catégories : les membres utilisateurs (qui utilisent les services ou produits de la coopérative), les membres travailleurs (qui y travaillent), et les membres de soutien (qui partagent les objectifs de la coopérative et apportent leur soutien sans utiliser les services ou y travailler directement).

Chaque catégorie de membres a un rôle et une voix dans la gouvernance de la coopérative et participe selon trois dimensions :

  • Participation économique

Les membres d’une coopérative de solidarité contribuent de manière équitable au capital de leur coopérative. Le montant exigé pour devenir membre peut varier selon les besoins et la capacité financière des membres, favorisant ainsi une large participation économique.

  • Participation au pouvoir

Indépendamment du nombre de parts détenues ou du volume d’affaires réalisé avec la coopérative, chaque membre dispose d’un vote, respectant le principe démocratique de « un membre, un vote ». L’élection aux postes du conseil d’administration est ouverte à tous les membres, permettant à chacun de participer de manière significative à la gouvernance.

  • Participation aux résultats

Les excédents réalisés par la coopérative sont affectés à la réserve pour consolider la situation financière ou pour le développement. Les membres peuvent décider de se répartir une partie des excédents sous forme de ristournes, sauf pour les membres de soutien.

Bref, ce modèle répond aux besoins sociaux, économiques et culturels de ses membres en offrant un cadre participatif et démocratique. Les membres s’impliquent activement dans la gestion, renforçant le sentiment d’appartenance et de responsabilité collective.

Les avantages de la coopérative de solidarité

Les coopératives de solidarité offrent plusieurs avantages à leurs membres :

  • Démocratie et appartenance

Les membres exercent un pouvoir démocratique et développent un sentiment d’appartenance grâce aux principes de solidarité, de partage et d’équité. Chaque membre a une voix dans les décisions importantes, ce qui renforce la cohésion et l’engagement envers les objectifs communs de la coopérative.

  • Rentabilité et réussite sociale

La structure combine rentabilité économique et réussite sociale. Elle offre une flexibilité pour s’adapter aux besoins des membres. Ce modèle génère des revenus et crée des emplois locaux. Il fournit aussi des services essentiels à la communauté. Les initiatives de la Vallée Bras-du-Nord et de la Coopérative de l’Arrière-Pays en sont des exemples.

  • Avantages économiques

Les membres de coopératives de solidarité bénéficient de mesures fiscales (sous certaines conditions) pour favoriser la capitalisation. Elles ont une responsabilité financière limitée. Elles peuvent redistribuer les excédents aux membres travailleurs et utilisateurs. Cette redistribution renforce l’engagement des membres. Elle assure une répartition équitable des bénéfices. Cela favorise la stabilité et la durabilité financière de la coopérative.

En bref

Enfin, les coopératives de solidarité offrent un cadre propice à la réalisation de projets à fort impact économique et social. En conjuguant démocratie, équité et compétitivité, elles permettent de créer des entreprises durables et résilientes, ancrées dans leur communauté. Pour ceux qui cherchent à s’engager dans une initiative collective et participative, la coopérative de solidarité représente une option juridique et opérationnelle très intéressante.


Psst. Ce billet s’inscrit dans une série dédiée à explorer les 5 types de coopératives. L’objectif est de vous éclairer sur les spécificités chaque modèle, qu’il s’agisse de coopérative de solidarité ou : 

À mesure que vous explorez cette série, découvrez les facettes de ces organisations ainsi que leur impact positif sur les communautés. Pour en savoir plus sur les autres types de coopératives mentionnés, n’hésitez pas à consulter les billets correspondants !