Le Sommet de l’économie sociale 2025 a mis en lumière une réalité que plusieurs vivent au quotidien : le logement est devenu un luxe, et notre patrimoine bâti, un trésor souvent négligé. Dans un contexte où la spéculation immobilière fragilise nos milieux de vie, l’économie sociale propose une autre voie : celle de la propriété collective, de la requalification des bâtiments existants, et de la revitalisation des territoires.
Ce qui m’a particulièrement interpellé, c’est la manière dont ces enjeux touchent à la fois les familles, les aîné·es, les jeunes, les personnes seules… Bref, les communautés dans leur ensemble. L’immobilier collectif, ce n’est pas qu’une affaire de murs : c’est une question de liens, de mémoire, de justice sociale et de qualité de vie.
D’abord, le Québec possède l’un des parcs immobiliers les plus anciens au pays. Pourtant, des centaines de bâtiments patrimoniaux – dont plus de 800 lieux de culte – sont vacants ou sous-utilisés. Ces lieux, souvent au cœur de nos quartiers, pourraient devenir des espaces communautaires, culturels, intergénérationnels. Mais pour cela, il faut une volonté politique forte, des outils adaptés, et surtout, une vision partagée.
Ensuite, les municipalités ont désormais un rôle central à jouer. Grâce aux modifications à la Loi sur le patrimoine culturel, elles peuvent acquérir, protéger et valoriser ces bâtiments. Encore faut-il qu’elles s’en saisissent pleinement, en partenariat avec les acteurs de l’économie sociale.
Ce qui m’a profondément touché au Sommet, c’est cette idée que l’immobilier collectif ne se limite pas à construire des logements abordables. En effet, il s’agit de recréer des milieux de vie : des lieux où l’on se croise, où l’on partage, où l’on tisse des liens entre générations. Des projets comme Village Urbain, Bâtiment 7 ou Technopôle Angus montrent qu’il est possible de faire autrement, en misant sur la participation citoyenne, la mixité des usages, et la durabilité.
En outre, pour les familles, cela signifie des logements accessibles, des services de proximité, des espaces verts, des écoles et des lieux de socialisation. Quant aux aîné·es, c’est notamment la possibilité de rester dans leur quartier. Pour les jeunes, c’est l’opportunité de s’impliquer dans des projets porteurs de sens.
Le cahier thématique propose plusieurs pistes d’action structurantes :
Repenser l’immobilier, c’est repenser notre rapport au territoire, à la mémoire collective, et à la communauté. C’est aussi une réponse concrète à la crise du logement, à la solitude, à la perte de sens. Le patrimoine bâti peut devenir un moteur de transformation sociale, à condition qu’on lui redonne vie collectivement.
Je m’appelle Charlotte Lafond-Desmarais. Je suis passionnée par notre territoire, nos communautés, la culture et les projets collectifs qui redonnent vie à nos milieux. J’ai eu le privilège de participer au Sommet de l’économie sociale 2025. Cet événement a été riche en idées, en rencontres et en perspectives. À travers cette série de chroniques, je partage les réflexions et les pistes d’action qui en ont émergé. Mon objectif : nourrir la discussion et mettre en lumière les initiatives porteuses.