L’impact durable des coopératives alimentaires - CDRQ

L’impact durable des coopératives alimentaires

5 July6 minutes de lecture

L’accès à une alimentation saine et variée est souvent pris pour acquis, mais de nombreuses personnes sont confrontées aux déserts alimentaires au Québec. Face à ce défi, les coopératives alimentaires, et particulièrement le mouvement Manger Coop, proposent des solutions locales et durables.

Cet article explore le concept de désert alimentaire, examine l’impact des coopératives et souligne leurs bénéfices pour les communautés, créant des oasis de solidarité et de résilience économique dans les quartiers et villages du Québec.

Comprendre le concept de désert alimentaire

Aujourd’hui, on estime que plus de 500 000 Québécois et Québécoises vivent dans ce qu’on appelle un désert alimentaire. Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), un désert alimentaire se définit par trois critères essentiels :

  • Accès géographique : La distance à laquelle se trouvent des aliments sains et nutritifs.
  • Seuil de distance : La distance maximale considérée pour un accès raisonnable aux aliments.
  • Quartiers défavorisés : La présence de déserts alimentaires dans les zones socio-économiquement défavorisées.

Dans les grandes villes comme Montréal ou Québec, un désert alimentaire est une zone défavorisée où il n’y a pas de commerce alimentaire dans un rayon d’un kilomètre. En milieu rural, où l’utilisation de la voiture est plus courante, cette distance peut s’étendre sur plusieurs kilomètres. Une étude de l’INSPQ révèle que 500 secteurs urbains (5 % de la population urbaine) et 450 secteurs ruraux (15 % de la population rurale) sont classés comme déserts alimentaires.

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Défis et paradoxes alimentaires

Les déserts alimentaires touchent toutes les régions du Québec à des degrés divers. Les secteurs défavorisés sont souvent ceux où l’on trouve une forte concentration de restaurants-minute, offrant un accès facile à des aliments de moindre qualité. En revanche, les grandes enseignes alimentaires privilégient les zones densément peuplées, laissant les zones rurales et certaines zones urbaines sans une offre diversifiée et de qualité. Même lorsqu’elles sont présentes, les épiceries rurales n’offrent souvent qu’une gamme limitée de produits frais en raison d’une demande perçue comme insuffisante.

Les coopératives alimentaires : des oasis dans le désert

Malgré les défis posés par les déserts alimentaires, des solutions existent, notamment grâce aux initiatives locales et collectives. L’implantation de coopératives alimentaires se révèle prometteuse pour améliorer l’accès aux aliments nutritifs, la qualité de l’alimentation, et la vitalité communautaire, particulièrement dans les petites communautés. En ce sens, la Fédération des coopératives d’alimentation du Québec (FCAQ) et la Coopérative de développement régional du Québec (CDRQ) unissent leurs forces pour offrir des alternatives collectives aux grandes enseignes.

Les coopératives alimentaires procurent stabilité et accès à une gamme variée de produits sans la pression des profits. La FCAQ et la CDRQ aident donc les communautés à créer et pérenniser ces coopératives, offrant des services allant de la création à l’aide opérationnelle et au développement associatif. Elles peuvent même transformer des commerces existants en coopératives pour assurer leur survie et leur ancrage local.

Consultez la boîte à outils sur l’implantation d’une coopérative alimentaire >

Manger COOP : un mouvement pour soutenir les communautés

Connaissez-vous l’initiative Manger COOP ? Ce mouvement unit les épiceries ainsi que les producteurs et productrices coopératives. L’idée est de souligner l’importance cruciale des entreprises coopératives dans le secteur alimentaire québécois. En favorisant ces entreprises locales, nous soutenons la vie de quartier. De même, choisir une coopérative alimentaire signifie réinvestir localement les profits.  Ces profits se retrouvent dans la communauté que ce soit par des dons à des organismes, des commandites de projets, ou des ristournes aux membres. Fondées par et pour la communauté, les coopératives ne privilégient pas le profit à tout prix. Elles s’engagent plutôt à offrir des produits et services essentiels. De surcroît, en choisissant les produits des producteurs et productrices coopératives du Québec, nous soutenons des entreprises collectives détenues par leurs membres, et qui s’efforcent de procurer les meilleurs avantages.

Surveillez l’arrivée du logo Manger Coop dans une coopérative alimentaire près de chez vous >

 

Des exemples inspirants de coopératives alimentaires

La Coop St-Luc

En 2006, la fermeture de l’épicerie du village de Saint-Luc-de-Matane en Gaspésie a laissé un vide alimentaire important. Les citoyens ont alors formé une coopérative avec l’aide de la CDRQ et de la FCAQ. Depuis 2019, la Coop St-Luc emploie six personnes et sert plus de 800 membres et de nombreux visiteurs.

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La Coop Bizz

Le magasin Bizz est un commerce phare en alimentation saine à Saguenay. Il a fait face à la faillite après une expansion ratée. Pour préserver sa valeur ajoutée, les travailleurs, les travailleuses et les partenaires ont formé une coopérative avec l’aide de la FCAQ et de la CDRQ. Grâce à cette collaboration, la Coop Bizz a rouvert ses portes au centre-ville de Saguenay dans une formule améliorée.

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Bref, les coopératives alimentaires continuent de jouer un rôle crucial dans la lutte contre les déserts alimentaires. Elles  offrent notamment des solutions durables et ancrées dans les réalités locales. Manger COOP incarne d’ailleurs cette philosophie. Le mouvement prônent l’accès à des coopératives alimentaires ou encore des coopératives de production en alimentation. En effet, ces entreprises collectives soutiennent les communautés et réinvestissent les profits localement pour un impact positif et durable.

Pour connaitre une épicerie coop près de chez vous, c’est par ici >